Ce cycle de journées d’études consacré aux citoyennetés plurielles et aux enjeux matri/patrimoniaux dans les Amériques s’attache à analyser les transformations des pratiques patrimoniales sur le continent, particulièrement depuis la fin du XXe siècle, période caractérisée par un élargissement significatif du champ patrimonial, désormais étendu bien au-delà des cadres classiques que sont le musée ou le monument. Les patrimoines incluent désormais les langues autochtones, les rituels, les cultures populaires ou encore les mémoires collectives, devenus autant de supports de revendications identitaires, politiques et citoyennes. Cette reconfiguration du champ patrimonial invite à repenser les formes de reconnaissance et de participation, en intégrant la pluralité des identités et des expériences. Elle engage également une réflexion sur la complexité croissante des formes patrimoniales contemporaines, ainsi que sur les modalités de leur transmission.
Inscrite dans le cadre du projet structurant de l’Institut des Amériques ECsAMs, porté par des chercheur·ses de l’Université de Caen et de l’Université Rennes 2, cette troisième journée d’études a proposé d’aborder deux axes de réflexion distincts : d’une part, la photographie, envisagée dans ses usages patrimoniaux; d’autre part, les musiques populaires, analysées à travers leur rôle dans la construction de formes de citoyenneté.
La matinée a été consacrée aux usages publics de la photographie en lien avec la mort et la violence, deux phénomènes qui ont profondément façonné les régimes de visibilité du politique, du social et du culturel. À travers l’analyse de ces images, il s’agit d’interroger leur rôle dans les processus de patrimonialisation et de (re)construction des citoyennetés. Ces approches croisent des enjeux esthétiques et politiques, en interrogeant le rôle des médias et celui des artistes et des communautés dans la réappropriation d’archives visuelles.
L’après-midi a porté sur les musiques populaires. Longtemps reléguées au second plan au profit des musiques dites savantes, les musiques populaires ont progressivement acquis une reconnaissance accrue en tant qu’éléments porteurs de mémoire et d’identité, en particulier dans les Amériques, au sein de communautés historiquement marginalisées. La reconnaissance de leur valeur culturelle et historique s’inscrit désormais dans la mise en patrimoine d’expressions immatérielles à l’échelle nationale ou internationale, notamment depuis leur inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO. Comment dans un tournant de patrimonialisation accrue, ces musiques peuvent-elles conserver le rôle qu’elles ont historiquement joué en tant qu’instruments de résistance, vecteurs de mémoire collective et de construction identitaire ?
Pour télécharger le programme, c’est ici: Programme_JE n°3_22-05-2025.
Responsables scientifiques :
Jimena Obregón Iturra
jimena.obregon-iturra@univ-rennes2.fr
Andrés Castro Roldán
andres.castro-roldan@univ-rennes2.fr
ERIMIT UR 2743, Université Rennes 2
Comité d’organisation :
María Angélica García Hernández
Noemi Fablet
ERIMIT UR 2743, Université Rennes 2
Post reliés:
26.02.2025 Citoyennetés plurielles et enjeux matri/patrimoniaux dans les Amériques. JE N° 2
https://franchise.hypotheses.org/6707
11.12.2024 Citoyennetés plurielles et enjeux matri/patrimoniaux dans les Amériques. JE N° 1



















